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Femmes, je vous aime
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16 janvier 2020

Marlene Dietrich dans toute sa splendeur

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Née à Berlin en 1901, Marie Magdalene Dietrich est la fille d'un officier prussien qui décède alors qu'elle n'est encore qu'une enfant. Suite à ce drame, elle est élevée seule par sa mère, qui finit par se remarier avec un officier de cavalerie. Avant même l'adolescence, elle décide de contracter ses deux prénoms pour en adopter un nouveau. Désormais, et à jamais pour le public, Marie Magdalene devient Marlene. Développant très tôt ses talents en chant et en musique (violon et piano), la jeune Marlene Dietrich voit ses efforts brisés lorsqu'elle doit abandonner l'archet à cause d'un problème au poignet. Cet incident ne la déroute pas pour autant d'une carrière artistique, puisqu'elle s'inscrit dans une prestigieuse école dramatique, celle de Max Reinhardt, un célèbre metteur en scène autrichien. Nous sommes en 1921, Dietrich débute alors sa carrière sur scène, au théâtre et dans des revues. 

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En 1923, - la même année que son mariage avec Rudolf Sieber -, son talent en matière de danse et sa beauté lui ouvrent les portes du cinéma (So sind die MännerL'Homme du bord de la route). En plus de ces apparitions dans ces productions muettes, elle est aidée par son mari, assistant producteur. C'est grâce à lui qu'elle intègre le casting de son premier rôle crédité (Tragédie de l'amour de Joe May). Jusqu'à la fin des années 20, elle se produit au cinéma (Manon LescautLa Femme que l'on désire), au théâtre, ainsi que sur des scènes de music-hall. Elle est alors repérée par le réalisateur Josef von Sternbergqui cherche l'héroïne de son prochain film, L'Ange bleu (1930). Josef von Sternberg vient de trouver sa muse. Marlene Dietrich rencontre son Pygmalion. Ils tourneront ensemble à sept reprises.

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Considéré comme le premier chef d’œuvre du cinéma parlant, L'Ange bleu sublime Marlene Dietrich. "Il m'a créée" écrira-t-elle un jour, à propos du réalisateur qui lui offre le rôle de Lola Lola, une danseuse de cabaret qui envoûte un vieux professeur de littérature incarné par Emil Jannings. La chanson qu'elle interprète, Ich bin von Kopf bis Fuß auf Liebe eingestellt (Je suis faite pour l'amour de la tête aux pieds) devient un classique de l'époque. Marlene Dietrich peut alors se lancer dans une carrière américaine, d'autant plus que la Paramount voit en elle celle qui pourrait concurrencer Greta Garbo, alors attachée au studio concurrent MGM. Aux Etats-Unis, toujours sous la caméra de Josef von Sternberg, elle n'est plus Lola Lola mais Amy Jolly, mais reste une chanteuse de cabaret (Coeurs brûlés, 1930). Le rôle lui vaut une nomination aux Oscars, la seule. 

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Elle enchaîne ensuite les longs métrages avec Sternberg : Agent X27Shanghai ExpressBlonde Vénus... Tour à tour danseuse, femme fatale ou espionne, elle incarne Catherine II de Russie dans L'Impératrice rouge (1935), un film dans lequel elle partage l'écran avec sa propre fille, Maria Riva. L'échec en 1935 de La Femme et le pantin met un terme à sa collaboration avec son réalisateur fétiche. Alors que les bruits de bottes menacent l'Europe, elle s'oppose au nazisme et prend la nationalité américaine. Admirée par Hitler en personne, les appels des dignitaires nazis l'invitant à revenir en Allemagne s'avèreront donc vains.

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Au contraire, elle participe à l'effort de guerre en se produisant en Europe, où elle chante sur différents théâtres d'opération. Lors de ces années sur les routes européennes, elle recroise l'acteur, et désormais héros militaire, Jean Gabin, qu'elle avait hébergé aux Etats-Unis lorsqu'il tentait de percer à Hollywood. 

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Les deux comédiens entretiennent une liaison pendant six ans. Il ne s'agit d'ailleurs pas de son seul lien avec la France, un pays qu'elle apprécie beaucoup, puisqu'elle est faite Chevalier de la Légion d'honneur en 1949, pour "service rendu". Une récompense logique quand on sait que le général Patton disait d'elle qu'elle valait une division !

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Si elle tournait déjà avec les plus grands avant et pendant la guerre (Ange d'Ernst LubitschL'Entraineuse fatale de Raoul Walsh), sa carrière après 1945 s'avère différente. Elle collabore avec des réalisateurs mythiques : elle est chanteuse de cabaret pour Billy Wilder (La Scandaleuse de Berlin), accusée du meurtre de son mari chez Alfred Hitchcock(Le Grand Alibi), et meneuse d'une bande de cowboys pour Fritz Lang (L'Ange des maudits).

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Ces films ne rencontrent jamais un grand succès public. Il faut dire que dès 1938, elle était considérée comme un "poison du box office", selon l'expression consacrée. Dans un cabaret ou dans un saloon, elle est souvent cette danseuse, cette comédienne ou cette chanteuse qui fait tourner la tête des hommes qu'elle rencontre.

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Victime du maccarthysme durant les années 50, Marlene Dietrich peut toujours compter sur son autre carrière, celle de chanteuse. En plus d'enregistrer des disques, elle se produit dans différents pays, dont la France, l'Israël et l'Allemagne. Lors de ces tours de chants, elle tente de faire revivre la Marlene déjà mythique, cette femme immortalisée dans L'Ange bleu

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Entre le milieu des années 50 et le milieu des années 60, elle n'est ainsi à l'affiche que d'une demi-douzaine de longs métrages. Son dernier rôle, elle le doit à Jugement à Nuremberg (1961) de Stanley Kramer. En guise de dernière apparition, elle s'affiche dans Just a gigolo (1978). Baronne, elle donne la réplique à David Bowie dans un film se déroulant après la Première Guerre mondiale, un drame dans lequel le monde du cabaret n'est jamais bien loin.

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La boucle est bouclée. Installée en France, cloîtrée à Paris, elle s'éteint le 6 mai 1992, à la veille de l'ouverture du Festival de Cannes, qui lui était dédié.

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